Dernière guitare de l’année 2017, cette guitare aussi simple que belle s’adresse à un musicien de Jazz, d’où son unique micro.
Table, fond et éclisses: Acajou du Honduras multiplis. Manche: Acajou du Honduras, Truss-rod double action Touche, base chevalet , plaque de tête : Ebène Bindings: Celluloid blanc simple, corps / manche / tête Chevalet: Tune’O’Matic Mécaniques: Waverly Micros Boutique Fire Crow patrice Blanc, fait main.
La Génèse: Pour faire un peu l’historique de ces modèles Continental et comment je suis venu à me spécialiser dans cette catégorie, j’avais mis la main un jour sur des kits de 1/2 caisses importés par un commerçant allemand. Ils avaient été assez plaisants à fabriquer et je regrettais assez rapidement l’épuisement du stock. D’autant qu’à cette même époque on avait ENFIN la possibilité de se procurer des vibrato Bigsby et ainsi proposer des guitares très orientées country /rock’n’roll alors que la lutherie française avait tendance à se cantonner dans les modèles carved top très orientés Jazz traditionnel. C’était dans les années 2000.
Il est étonnant de constater que les modèles plaqués, polyvalents au point qu’on les retrouve dans quasiment tous les styles musicaux et dans les mains de tous les guitaristes du monde (même si c’est parfois en utilisation sporadique) ne sont produits pour l’essentiel que par l’industrie. Pour ma part, je trouve un plaisir infini à les construire et une expression infinie de styles et de destinations. Elles me permettent aussi bien de sortir des sentiers battus que de présenter des grands classiques immuables, de jouer avec des lignes audacieuses ou rester sagement dans les designs les plus classiques, typés jazz, country, blues ou rock.
Les différentes couches de bois qui composent la table, le fond et les éclisses permettent de créer des épaisseurs réduites et une résistance accrue. C’est le grand intérêt de cette technique de fabrication. Croiser les couches permet de multiplier les résistances longitudinales (sens dans lequel le bois est le plus résistant). On utilise toujours un nombre de couches impair, la couche centrale (ou l’âme) peut-être dans un autre bois et elle est toujours dans le même sens que couches externes, il n’y a pas de différence entre un multiplis, un contreplaqué, un contre-collé ou un laminé, on parle toujours de la même chose. Un contreplaqué dont les fibres seraient assemblées dans le même sens se déforme tout seul et complètement avec une puissance que rien ne peut arrêter. Par contre il y a bien des sonorités différentes entre les différentes essences de bois utilisées pour faire des placages.
Selon les essences de bois utilisées, on obtient un panel varié et variable de sonorités, et selon comment on les travaille, ces variétés peuvent-être ajustées en timbre et en puissance, favorisant l’acoustique ou l’électrique selon les futurs besoins de son propriétaire.
Je constate qu’actuellement, les épaisseurs de voûtes proposées par l’industrie avoisinent les 4,5mm d’épaisseur, plus selon les marques. Je pense que c’est essentiellement dû au fait que ces marques au vu de leur productions pharaoniques se doivent d’assurer un minimum de retours en SAV. Les anciennes Gretsch par exemple avaient une épaisseur de 3mm , et il faut bien admettre qu’elles n’arrivent pas toutes à passer les années.
Ce dernier modèle présenté aujourd’hui est composé pour l’essentiel d’acajou du Honduras. Cet acajou est l’acajou noble des guitares américaines traditionnelles et reconnaissable à sa couleur orangée , sa faible densité (pour peu justement qu’on le choisisse plutôt clair que foncé) , la finesse de son grain et la qualité de son acoustique qui en font un bois exceptionnel. Résultat: avec son unique micro, son cordier élégant typé art déco et ses mécaniques open back, cette guitare est d’une légèreté confondante (1,5 Kg avant la pose des pièces), d’un volume sonore étonnant et d’une finesse de son acoustique plaisante et mélodieuse. Son confort de tenue exceptionnel est dû notamment à sa caisse de 16 pouces (largeur aux hanches) et peu profonde comme le sont la plupart de mes modèles arch-top. L’avantage du micro unique, c’est qu’il permet de ne pas percer la table juste devant le chevalet contrairement à ce qu’il se passe lorsque l’on pose 2 micros, le son acoustique s’en trouve largement favorisé.
Amplifiée par un Mini-humbucker boutique qui vient capter ses vibrations et incrusté dans la table en position manche, ce micro est fabriqué et gravé à l’atelier. A l’origine utilisé sur les guitares Firebird ce micros très typé blues-rock, se révèle alors dans un nouveau registre, très granuleux, très Gibsonien, sans avoir le côté moelleux, rond et parfois imprécis d’un humbucker traditionnel. On obtient un mix entre gras et précision, présence et basses avec un caractère bien marqué qui le rend complètement à l’aise dans le registre jazz, tout en bénéficiant d’une forte personnalité.
Prochainement, j’aurai l’occasion de présenter deux nouvelles guitares utilisant ces techniques; je pense qu’il sera alors très clair que les variétés de styles offertes par ces techniques méritent toute l’attention que j’ai choisi de leur porter.
A bientôt!
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