Yann est un guitariste de St-Nazaire au CV bien rempli (Malted Milk, Nina Attal, Karl w Davis, Kat Riggins, JJ Thames, Baritone Park, Audrey Lopes). Il a pris possession de sa guitare en janvier; le temps de s'y habituer et de gérer les nouveaux sons, essayer d'autres réglages et tenté un micro bridge de chez Don Mare, (pas sûr qu'il reste, ou du moins certain qu'il n'en restera pas là ;) Je suis particulièrement intéressé par les aigües qui émanent de cette guitare, et je suis absolument convaincu que l'érable du manche y est pour beaucoup. C'est un érable américain, moucheté à l'extrême, et dont la particularité est qu'il est d'une croissance extrêmement lente, les cernes étant à peine visibles à l'oeil nu tellement elles sont serrées. Sur les 15 mm d'épaisseur que fait la tête de la guitare, je n'arrive même pas à les compter (on doit être proche des 50) alors qu'en général on en a entre 5 et 10. Pour avoir déjà fabriqué de tels manches, je reconnais ce son si particulier qu'ils délivrent. Ma grande tristesse est que j'arrive à la fin du stock, je crois qu'il m'en reste un ou deux...et c'est presque un deuil pour moi... :( Je pensais à mes débuts que l'érable européen, plane ou sycomore, pouvait faire largement l'affaire en ce qui concerne la fabrication des manches de guitares électriques. Je suis convaincu aujourd'hui qu'il n'en est rien et que seul l'érable américain convient pour ce genre de guitares. Déjà parce que du fait de sa densité il est utilisable sur dosse et ne se déforme pas, contrairement à l'érable européen qui ne peut être utilisé que sur quartier, et qu'ensuite sa texture intervient pour beaucoup dans la sonorité et la mise en valeur de fréquences primordiales pour la musicalité et l'expressivité de l'instrument fini. Sinon pour le reste: corps en Swamp Ash extra léger en deux parties , touche curved (veneer) en palissandre , Clay dots originaux, micros boutique , Télé en Bridge (pas sur la démo donc) et Firetron en Neck. (Le Firetron est un mini-humbucker de ma fabrication, il est de type Gibson Firebird, mais dans un habillage Filtertron. La grosse différence entre un mini-humbucker classique et un mini-humbucker Firebird est presque invisible à l'oeil nu lorsqu'ils sont sous leur capot, elle se situe au niveau de leur architecture qui comporte un aimant central commun aux deux bobines pour le premier et deux aimants (un par bobine) pour le second.
Pour les pièces, Yann à choisi un chevalet Glendale et on est restés sur des mécaniques traditionnelles de type Kluson. J'ai arrêté d'utiliser les potentiomètres CTS pour les volumes depuis pas mal de temps car -la mondialisation ayant semble-t-il fait son oeuvre- ils ont perdu toutes leurs qualités et ils me revenaient systématiquement en SAV au bout de 6 mois. Quand on sait que certains sont en place depuis les années 6O et fonctionnent encore, ça fait un peu mal. Je gardes CTS pour les tonalités qui sont moins sollicitées mais pour les volumes j'ai dû adopter les potards Bourns. J'ai adopté le système de réglage du Truss-rod en bout de manche du type de ceux qu'on trouvait dans les années 60 sur certaines guitares européennes, adopté par Music-man depuis la période Ernie-Ball, et tellement pratique pour ajuster la cambrure du manche. Pour finir avec les présentations techniques, Yann et moi sommes de grands fans des cordes GHS. Elles sont pour moi les plus durables parmi les cordes traditionnelles (non revêtues ) et surtout les plus fiable au niveau justesse en sortie de paquet. Elles démarrent avec un son un peu trop métallique peut-être mais passé deux ou trois jours elles deviennent alors absolument parfaites.
Trêve de présentations, voici un premier résultat, Yann travaille sur la suite.