Corps: Frêne des marais américain (swamp ash / fraxinus Caroliana) fabriqué à la main à l'atelier
Manche: Erable américain, (Hard Maple / Acer sacharrum) , légèrement ondé, fabriqué à la main à l'atelier, touche palissandre de Madagascar hors d'âge, frettes Sintoms 18% nickel profil "Vintage", truss-rod double action, réglage en bout de manche sans outil, sillet de tête en os. Micro: Boutique Patrice Blanc Split coils Type Mustang, assemblé et bobiné main à l'atelier.
Mécaniques: Lolipop
Chevalet: Gotoh Vintage
Electronique: Volume Bourns, Tona CTS, Condo Mallory mustard Accastillage métal: Gotoh premium
Pickguard: Noire 3 plis (Prix en baisse! -5%)
2600,00 = 2470,00 €
( + 212,00 € avec Gig Bag Deluxe vendu à prix coûtant ).
Financement possible en 3 et 4 fois en boutique (pas d'expéditions) sous conditions.
Lutherie et bois.
Le corps de cette basse short scale de la série Pinto est en swamp ash de tout premier choix, je l'ai choisi sur place chez mon fournisseur italien où j'ai pu le sélectionner parmi d'autres avec plusieurs critères en tête: le plus léger possible, en deux parties, aucun défaut d'apparence. Une telle pièce méritait d'être présentée dans sa version "naturelle" même si un voile réchauffant de couleur miel lui a été appliqué. Son manche est en érable américain, absolument parfait en densité et en planéité (pour rappel tous nos frettages sont effectués sur simulateur de tension). Micro boutique gravés Patrice Blanc comme il se doit, tout est fait à l'atelier excepté l'accastillage. Le Swamp ash est le bois que j'estime le plus qualitatif avec l'aulne pour les guitares électriques, il est coûteux à l'achat mais incomparable en termes de sonorité, (donc) de densité et de beauté. En ce qui concerne l'aulne et pour avoir pu observer plusieurs Strat décapées des années 60, j'estime que l'européen est aussi proche que possible dans sa ressemblance, ou du moins beaucoup plus proche que les aulnes américain que j'arrive à capter en ce moment et qui sont tous étuvés, cela se reconnaissant à la couleur uniforme et brune qu'ils acquièrent après passage à la vapeur. Ils sont vraiment très bien dans leur version américaine et font de très très bonnes guitares, mais pas aussi proches que dans leur version "60". Beaucoup de luthiers et fabricants européen utilisent de l'érable sycomore ou du plane pour fabriquer leurs manches, ce que j'évite catégoriquement et plus particulièrement pour les manches en une pièce (avec ou sans touche rapportée) sur dosse tels qu'ils sont traditionnellement conçus sur les guitares de type Fender car j'estime qu'ils n'ont pas les qualités requise pour obtenir la consistance sonore et la stabilité que je recherche. De plus je n'aime pas leur aspect clair et blanchâtre au veinage peu marqué. Il est intéressant en sycomore lorsqu'il est (très) ondé et offre une brillance argentée dans sa version la plus rare et principalement lorsqu'il est débité sur quartier, mais là encore, on s'éloigne des instruments qui me servent de références.
Quant aux basses Mustang originales des années 70, arriver à en trouver une en bon état sans même parler de prix devient une vraie gageur, ce, certainement dû au fait que reléguées au rang de "basses de débutants" ou "basses de filles", elles étaient souvent sous estimées, maltraitées, délaissées ou cachées et leurs fragilité (notamment au niveau du truss rod) n'arrangeaient pas les choses non plus.
Bois de substitution:
Que l'on puisse imaginer que des bois de substitution n'ont pas d'influence sur le son des instruments ne me semble pas pensable. Je ne prétend même pas que cela serait mieux ou pas, je dis juste que cela ne peut pas être identique. Et c'est dans cette identité particulière que je désire travailler et produire ces instruments "à la Fender" car j'y trouve l'essentiel ce que je recherche alors que je ne le trouve pas dans les autres bois que j'ai pu essayer. Parenthèse fermée.
Expressivité
Ce que je trouve particulièrement impressionnant dans ces basses short scale, c'est justement l'influence des bois sur la sonorité: celle-ci est nettement plus marquée que sur les autres basses traditionnelles long- scale et équipées de micros ou préamplis modernes. Das notre cas, passer d'un aulne à un swamp-ash, d'un maple neck à un slab-board, d'un black ash à un acajou résume parfaitement les variétés de timbres et les incidences des essences et des assemblages sur les résultats sonores. De même que passer d'un jeu au doigts à un jeu au médiator, d'un palm-mute à un sustain ouvert, se traduit par une grande palette sonore dont l'essentiel vient du musicien qui trouve alors un véritable terrain de jeu d'expressivité . C'est certainement pour cela que les basses short scale apparaissent au sein de nombreux groupe orientés 70' , electro et ambiant. (petite sélection perso en bas de page) et je suis convaincu qu'un bon nombre d'enregistrements que nous écoutons aujourd'hui"hui ont été réalisés en studio avec ce genre de basses. Une autre caractéristique que j'adore particulièrement et cette attaque tellement marquée qui accompagne le jeu au médiator. Chaque note est accompagnée d'un "claquement" clairement audible (et que je retrouve dans les vidéos ci-dessous) et que je ne retrouve nul par ailleurs avec ce grain et cette intensité particulière sur d'autres styles de basses.
Présence
S'il y a un instrument qui souffre de problèmes d'amplification et de mixage sur scène, c'est bien la basse. Ses fréquences graves, ses limites physiques font que très souvent, malgré la puissance, le son diffus et manquant de directivité font disparaître la basse du mix.
Je vous retranscris de mémoire les paroles d'un ami musicien, Martin Debisschop, oeuvrant dans plusieurs formations Grenobloises, dont W5, Ortie et Xavier Michaud et possesseur du premier prototype de basse Pinto que j'ai créée il y a maintenant 3 ans déjà. Je cite:
"j'ai passé ma vie à acheter les plus gros amplis, les plus gros préamplis, les plus grosses basses tout ça pour percer le mix; au final, j'y suis arrivé en achetant cette petite Pinto qui assure systématiquement l'existence de la basse au milieu du groupe et ce, quelques soient les circonstances".
J'explique également ceci par la fait qu'il est plus facile pour un ingénieur du son de gonfler les basses et les doser exactement en jouant de ses curseurs plutôt que d'essayer de rendre de la présence à une masse sonore informe , envahissante et complètement indéfinie. Ces petites basses Pinto sont idéales pour qui veut s'exprimer pleinement dans bon nombre de registres (notez par là que j'ai mentalement tendance à éliminer certains styles (slap / tapping / métal etc...) jusqu'au jour où un bassiste me prouvera que j'avais tort, et je suis certain que ça arrivera.
Voici pour finir cet article, quelques exemples de sons de ce type de basses que j'ai pu glaner sur le net, et je vous propose de mettre dans les commentaires les liens que vous aurez trouvé de votre côté pour compléter les illustrations de cet article.
Je n'ai pas pu trouver un extrait avec basse ET sans une longue introduction littéraire, mais ça commence à la fin de la première minute.
Coté "soft show biz" j'ai récemment travaillé sur la basse Mustang de Albin De La Simone, celle-ci méritait un sérieux réglage , mais je n'ai pas pu trouver de vidéo où on la voit apparaître, il faudra donc aller le voir en concert!
Autres articles sur les basses Pinto: Pinto Rally Bass Pinto in Surf Gold Pinto in See through sonic blue
Salut Patrice,
article passionnant et magnifique basse 👍 Concernant les basse short scale en (punk/)métal, j'ai pu assister en avril dernier à une master class de la bassiste Lola Frichet du groupe Pogo carcrashcontrol (https://www.youtube.com/@pogocarcrashcontrol/featured), dans le cadre du festival "More women on stage", au Ferrailleur. Elle possède plusieurs Fender Mustang (cf. interview dans Bassiste Magazine n°96).
On peu entendre sa basse seule ici :https://youtu.be/4kknlMC00RM?si=6auKk2hejwpUGS95